Le mal de tête est la projection sur le corps d’une tension, d’une souffrance.
La personne qui en souffre ressent une douleur physique dans la tête, de diverses intensités qui peuvent aller jusqu’à devenir insoutenable et obliger l’individu à suspendre toutes les activités en cours pour chercher un endroit tranquille, à l’obscurité, où fermer les yeux et se reposer.
Les premiers écrits sur les maux de tête remontent à plus de 6000 ans, mais c’est seulement dans la Grèce Antique, grâce à Hippocrate, qu’il y a une première distinction entre les différents types.
À ce jour, d’un point de vue médical, ont été identifiées 13 formes de céphalées (terme scientifique utilisé pour décrire le mal de tête) à leurs tours divisées en primaire et secondaire, avec plus de 80 sous-catégories différentes.
Il existe beaucoup de médicaments sur le marché qui aident à soulager cette douleur physique, mais qui ne peuvent pas agir sur les causes provoquant ce mal-être qui peuvent être multiples, à partir d’ un style de vie caractérisé par un grand stress.
Le mal de tête est une pathologie physique mais ses symptômes peuvent constituer un alphabet du corps qui peut être utilisé comme un langage à déchiffrer.
Cette maladie, comme toutes les autres, est un processus qui implique le corps et l’esprit de manière inséparable.
Chaque crise de céphalée peut cacher une signification émotionnelle spécifique.
Essayons de considérer quelques hypothèses sur la fonction des maux de tête, comme stratégie ayant une valeur tactique pour l’économie psychique de l’individu.
La douleur physique à la tête peut représenter une forme de souffrance déployée en réponse à une situation émotionnellement douloureuse qu’il est intolérable pour l’individu d’envisager à un niveau conscient.
La céphalée peut représenter une accumulation de tensions et de conflits émotionnels refoulés desquels la personne a pris ses distances en utilisant des mécanismes de défense comme la répression et le déni.
Les sentiments et les pensées intolérables ont été encapsulés et déviés dans une réaction physiologique particulière.
La fonction de ces migraines est de maintenir l’individu dans une sorte d’équilibre émotionnel tolérable.
Il existe aussi le mal de tête qui apparaît après une activité physique ou mentale prolongée (par exemple les fameux maux de tête du weekend) et entraînent la personne dans une grande phase d’abattement, souvent accompagnée de sommeil, suivie par une phase de reprise sans mal de tête, comme s’il s’agissait d’une rétablissement après la récupération physique.
Un autre type de céphalée, en revanche, implique une souffrance qui appelle à l’aide, qui demande les soins d’une autre personne. Dans ce cas la dynamique est plus liée à la thématique de la dépendance.
Le mal de tête peut aussi avoir comme toile de fond psychologique la rage, la colère refoulée qui dans ce cas peuvent se manifester de manière indirecte. C’est une forme de céphalée implicitement agressive ou vindicative qui a tendance à se produire dans des situations de grande ambivalence émotionnelle, c’est-à-dire envers des personnes qui sont en même temps très aimées et détestées.
Le mal de tête peut aussi avoir été appris comme un style d’expression d’un parent qui en souffre et que la personne recopie.
Enfin le mal de tête peut avoir inconsciemment comme cible la personne elle-même qui perpétue une dynamique auto-punitive.
La migraine, qui est une des formes de céphalée, peut être repensée, en même temps que les soins médicaux nécessaires, en cherchant à comprendre les rapports qu’elle entretient avec le monde émotionnel et l’histoire affective de celui qui en souffre.
La migraine concerne deux sentiments ou pensées contradictoires de l’individu qui se positionnent l’un d’un côté de la tête et l’autre de l’autre côté.
Les deux émotions pensées sont en conflit entre elles.
Une des émotions est en accord avec une partie de la personnalité de l’individu, l’autre non.
Seulement une analyse du monde intérieur de la personne sujette à des maux de tête peut permettre de comprendre les motivations inconscientes de cette réactivité physiologique, de ce saut qui passe du monde émotionnel à celui physique.